Une grosse fille qui ferme les yeux et laisse les larmes s’échapper. Réprimant un gémissement, les abdominaux contractés. Les cheveux emmêlés, attachés au dessus de la tête comme elle le fait jamais, un tas de mèches blondes, rousses, châtains. Des baskets, de la pluie et de la fumée qui brûle un peu plus les poumons bousillés. Le jean trempé.
T’as beau courir encore et encore, lutter de toute tes forces contre la tempête, tenter d’échapper à toutes ces mains qui t’agrippent et te tire vers la norme. T’as beau courir plus vite qu’eux, prendre une autre route. T’as beau tout faire pour tenter de rendre le monde et la vie plus belle. T’as beau chercher n’importe quoi pour échapper au quotidien merdique qui te donne la nausée, chercher à changer le tout, l’impossible. T’as beau être une « outsider » parmi la foule de clones. T’as beau, t’as beau, t’iras jamais nulle part. Jamais.